GIPAC : De l’œuf à l’assiette : une sécurité totale

« Le secteur avicole en Tunisie, représentant 9% de la production agricole et 25% de la production animale

, constitue l’un des piliers économiques qui a parvenu depuis les années 80 à réaliser l’auto-satisfaction nationale.

En fait, la production annuelle est de l’ordre de 90 mille tonnes, pour le poulet, de 42 mille tonnes, pour la dinde, et de 10 mille tonnes, pour la poule de réforme, outre environ 1.470 millions œufs », a indiqué M. Riadh Karma, directeur général du GIPAC.

Et de renchérir que la viande de volailles, qui spécule plus de 53% du marché de la viande nationale, est destinée en particulier pour répondre aux besoins internes du pays, contre des quantités minimes réservées pour l’exportation vers des pays voisins et africains. Dès lors, la consommation annuelle du citoyen tunisien est estimée à 14,2 Kg de viande blanche et à près de 147 œufs.

Évoquant la situation du secteur, le responsable a signalé que jusqu’à l’année 2006, les circuits de distribution et de commercialisation étaient chaotiques et fortement dominés (à la hauteur de 70%) par la vente au détail en vif qui ne répond pas aux normes sanitaires.

Il s’agit de vendre du poulet vivant aux intermédiaires qui assurent quotidiennement le transport et la livraison de ce produit, dans des conditions épouvantables, vers des points de vente au détail en poulet vif.

Ces poulets sont vendus au kilos à l’état vivant, puis sont abattus sur place à la demande des clients moyennant des frais d’abattage.

Cette situation, caractérisée par le manque voire l’absence des règles de l’hygiène est, actuellement, en passe de s’inverser rapidement au profit de l’abattage industriel, puisqu’elle est en voie d’être totalement interdite.

Toutefois, une nouvelle réglementation a été promulguée (Arrêté du ministre du Commerce du 9 décembre 2005) instituant un cahier des charges relatif à l’exercice du commerce de distribution des produits avicoles et dérivés.

Vers une couverture totale de l’abattage industriel

« À présent, et grâce à une infrastructure en évolution soutenue, composée par une vingtaine d’abattoirs dispersés à travers le territoire outre trois autres (à Sidi Bouzid, Meghira et Kairouan) qui seront, incessamment, mis en service, la couverture de l’abattage industriel touche presque 60% de toute l’activité.

On espère parvenir à réaliser une couverture totale dans les plus brefs délais, et ce, en mobilisant une panoplie de dispositifs d’ordre réglementaire, communicationnel et de contrôle », a-t-il relevé.

Sur les lieux de l’abattoir ‘Dik’, doté d’une superficie s’élevant à 10 ha et faisant employer près de 900 personnes, les représentants de la presse on eu une opportunité propice pour voir de près le cycle de travail de cet édifice et l’enchaînement automatisé de différentes opérations exécutées.

M. Naoufel Sassi, directeur général de El Mazraâ a souligné : « notre société, dont la création remonte à la date de 1999, regroupe quatre grandes composantes, à savoir un abattoir pour les poulets, un deuxième pour les dindes, une usine pour la transformation de la viande (salami…) et une autre pour la préparation des plats

On approvisionne quotidiennement les quatre coins du pays par plus de 120 mille tonnes de notre production, dont la plupart est composée par de la viande de poulet et de dinde.

Ainsi, on parvient en moyenne à abattre près de 60 mille poulets et 12 mille dindes par jour ».
Faisant la tournée dans l’abattoir de poulet, qui s’étend sur une surface de 12 mille m2, on a remarqué que l’automatisation et l’informatisation prédominent toutes les phases de l’abattage, de découpe et de transformation.

L’intervention humaine reste limitée notamment au niveau de saignée selon le rite musulman halal, du contrôle et de surveillance, ainsi que de certaines tâches de découpage et d’identification.

Ainsi, avec un équipement à la pointe de la technologie, qui a nécessité un investissement s’élevant à 16 millions DT, la gestion d’une plateforme de production pareille s’est notablement facilitée, d’autant plus que le fonctionnement repose sur le principe de ‘traçabilité’.

Celui-ci permet de remonter rapidement à l’élevage d’origine et de connaître tous les magasins qui ont été approvisionnés avec les produits de cet élevage. Ainsi, en cas de détection d’anomalies durant les opérations de contrôles, des mesures de retrait et de rappel des produits sont mises en œuvres sans délais.

Priorité à la qualité

« La qualité reste, désormais, l’une des exigences du staff directeur. Ce qui se traduit à travers le contrôle quotidien des travailleurs (s’assurer qu’ils sont propres et indemnes), la vérification de la bonne qualité des poulets en état vivant et abattu, l’analyse périodique des outils et matériels utilisés… » a relevé M. Moncef El Othmani, directeur de contrôle qualité et du contrôle sanitaire.

Toutes ces tâches, assurées grâce à la mobilisation permanente d’une équipe de 25 cadres et techniciens de qualité, a valu audit abattoir une certification reconnue à l’échelle internationale (l’ISO HACCP).

Dans le même sillage, l’abattoir ‘Dik’, soucieux de s’aligner à la démarche de protection de l’environnement et du développement durable, a mis en place deux grandes stations dédiées respectivement au traitement biologique des rejets d’eaux pour une éventuelle ré-exploitation à fin d’arrosage (près de 1470 m3/jour conduits gratuitement aux agriculteurs de la région), et au compostage et à la valorisation des déchets

Cette unité, dont le coût de création s’élève à 2 millions DT, permet de traiter près de 80 tonnes de déchets/jour pour les transformer en minéraux fertilisant.

Étant donné qu’une partie de ces minéraux est mise à la vente, on prévoit l’amortissement de cet investissement dans quelques années, pour qu’il devient un projet à valeur ajoutée à la fois environnemental et financier.

Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles: Une instance active dans le secteur

Le Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles (GIPAC), créé en 1984, est une instance active dans le secteur avicole, auquel sont adhérées toutes les personnes physique et morale du domaine avicole et cunicoel ayant la qualité de producteur, transformateur, et exportateur.

Il assume comme missions l’assistance des professionnels dans l’intégration des évolutions scientifiques et techniques dans leurs exportations et entreprises, afin d’augmenter, d’améliorer et de diversifier la production tout en sauvegardant l’environnement par un emploi rationnel des ressources.

Il s’agit également de la contribution, en collaboration avec les organismes concernés, à l’amélioration de la qualité, ainsi qu’à la promotion de la transformation, du conditionnement et de l’exportation, outre la promotion de la production à l’approvisionnement et à la rationalisation des marchés des produits, en intervenant, si nécessaire, pour éviter des déséquilibres entre l’offre et la demande.

CH.KH