Libye: un plan national de lutte contre l'immigration irrégulière

Pays de transit pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à rejoindre l’Europe, la Libye a dévoilé mardi un plan national de lutte contre l’immigration irrégulière, lors d’une réunion à Tripoli en présence du commissaire européen aux migrations, Magnus Brunner, ainsi que des ministres de l’Intérieur grec, italien et maltais.
« Une vaste campagne nationale sera lancée avec le soutien de plusieurs pays amis pour lutter contre la traite des êtres humains », a déclaré Abdelhamid Dbeibah, chef du gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli. Il a insisté sur la nécessité d’un « soutien politique » de l’Union européenne et des États directement concernés par les flux migratoires, estimant que « le problème dépasse les capacités de notre pays ».
Le ministère libyen de l’Intérieur a présenté les grandes lignes du plan, carte à l’appui : renforcement des contrôles dans les villes, aux frontières et en mer, expulsions ciblées, et régularisation des migrants répondant aux besoins du marché de l’emploi local.
Le ministre de l’Intérieur, Imad Trabelsi, a estimé que 3 à 4 millions de migrants en situation irrégulière vivent actuellement en Libye, un pays d’environ 7 millions d’habitants, précisant que les autorités « les encouragent à repartir ».
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a vivement critiqué la coopération migratoire entre l’UE et la Libye, la qualifiant de « dépourvue de toute moralité » et accusant Bruxelles de « complicité dans de graves violations des droits humains ».
L’ONG a appelé l’Union européenne à « réévaluer en urgence son soutien aux autorités et milices libyennes », évoquant les « conditions épouvantables » infligées aux migrants et réfugiés.
AFP
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