La Tunisie veut transformer ce qui s’est passé à Kerkennah en modèle de réussite

La Tunisie veut transformer ce qui s’est passé à Kerkennah en modèle de réussite

Les quatre camions chargés de condensat de gaz naturel reviennent au site gazier de Petrofac encadrés par deux Humvees (véhicules militaires tout-terrains américains) avec à leur bord quatre soldats. Aller-retour : l’escorte n’est là que pour sécuriser les 50 kilomètres de trajet entre l’usine et Sidi Youssef, le port de Kerkennah.

La présence de l’armée paraît incongrue, mais après huit mois de grève et de blocage par des chômeurs en colère, pas question pour le gouvernement d’union nationale dirigé par Youssef Chahed de mettre en péril le précaire accord social du 23 septembre. Violence, grève générale, économie paralysée : l’archipel de Kerkennah, à peine 160 km² de superficie, symbolisait depuis janvier le bourbier social dans lequel le pays s’est enlisé après la révolution.

Aujourd’hui, le nouvel exécutif, entré en fonction le 27 août, veut faire du lieu le modèle de sa politique sociale. Et le montrer, selon le journal français « Libération », en exemple lors de la Conférence internationale de l’investissement, des 29 et 30 novembre, où Tunis compte bien trouver des financements pour les grands projets prévus par le plan quinquennal «Tunisie 2020». «La crise est terminée. Grâce au dialogue, le gouvernement a montré qu’il est possible de trouver des solutions pour tout le monde, se félicite Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales. C’est ainsi que nous allons travailler dans toutes les autres zones de tensions.»

Le texte prévoit une reprise pérenne de l’activité de la firme britannique Petrofac… L’accord est ambitieux et le calendrier serré en vue de la conférence. Ce sont les compagnies étrangères d’hydrocarbure qui financeront majoritairement la société publique et le fonds de développement via leurs contributions versées à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP). «La satisfaction est totale, reconnaît Mohamed Ali Arous, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Kerkennah.

Ce qui s’est passé à Kerkennah n’est pas spécifique à l’île. «Le même phénomène de contestation se retrouve ailleurs, analyse Chokri Bahria, responsable du département politique au sein de Joussour. Celle de cette Tunisie qui a participé à la révolution et qui se sent toujours marginalisée cinq ans après.» …

 

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