Vague de licenciements dans les sociétés pétrolières

Vague de licenciements dans les sociétés pétrolières
 
 
Le sujet de la suppression des postes au sein des sociétés énergétiques exerçant en Tunisie a ouvert la porte à de nombreuses réactions et spéculations. Des groupes se sont même créés sur Facebook pour dénoncer ce genre de décisions. Certaines associations se sont saisies de ce sujet pour s’attaquer à « ces sociétés qui pillent nos richesses et qui renvoient notre main-d’œuvre ».
 
L’association « Tunisiens contre la corruption » a édité dans ce sens, un communiqué dans lequel elle s’est attaquée particulièrement aux sociétés Schlumberger, British Gaz et Petrofac qu’elle a accusées de « licencier abusivement leurs salariés après avoir exploité et pillé nos richesses ».
 
L’association a fait un appel aux trois Présidents, à l’UGTT, à l’UTICA, au ministre de l’Industrie et à tous ceux qui peuvent intervenir : « pour mettre un terme à cette vague de licenciements qui va nuire au climat social dans le pays. »
 
Espacemanager a essayé de vérifier ces accusations, mais nous n'avons jusqu’à présent pu nous renseigner qu’auprès de la société britannique Petrofac dont le PDG en Tunisie Imed Derouiche.
 
Ce dernier a démenti la rumeur disant que la société britannique d’exploration et d’exploitation énergétique Petrofac a entamé une vague de licenciements en Tunisie.
 
Notre interlocuteur a certes reconnu que sa société est en sureffectif puisqu’elle peut évoluer avec 70 voire 80 salariés alors qu’elle fait travailler 170. Mais malgré cela, elle ne va pas licencier, ajoutant dans ce sens que même si elle fera un jour ce sera pour incompétence et les renvoyés seront remplacés par d’autres venus plus qualifiés.
 
Cependant, le PDG de Petrofac n’a pas caché que la chute du prix du baril de pétrole a fait plonger de nombreuses compagnies pétrolières dans la tourmente à travers le monde et que les licenciements sont devenus une pratique nécessaire.
 
En creusant nos recherches à ce sujet, il s’est avéré qu’effectivement que la chute du prix du baril du pétrole a causé la suppression de milliers d’emplois dans ce domaine à travers le monde.
 
Total compte dans ce cadre réduire ses effectifs de 2.000 personnes dans le monde en 2015, sur environ 100.000, essentiellement par le biais d'un gel des embauches et de départs non remplacés, notamment dans l'exploration-production, le raffinage-pétrochimie et les fonctions supports regroupées au sein de la holding.
 
Autre exemple, après avoir prévu une coupe de 9000 postes en janvier, le groupe franco-américain de services parapétroliers Schlumberger qui opère dans 85 pays, vient d'annoncer 11.000 nouvelles suppressions d'emplois dans le monde cette année, sans donner de répartition géographique pour ces coupes.
 
Au total cette année, ce sont donc 20.000 postes sur les 115.000 du groupe qui vont disparaître, soit 15% de ses effectifs. Une mesure qui impactera ses comptes à hauteur de 390 millions de dollars.  
 
La société, qui développe des technologies destinées au forage de puits pétroliers et à la construction de puits et plateformes, subit de plein fouet la baisse des investissements des compagnies pétrolières.
 
Plusieurs d'entre elles ont réduit la voilure depuis la dégringolade des prix du baril. Aux États-Unis, par exemple, les fermetures de puits se multiplient: au 10 avril, le pays en comptait 988 en activité, soit 843 de moins qu'à la même date un an plus tôt, selon le dernier décompte hebdomadaire de Baker Hughes. D'après Moody's, le nombre de projets d'exploration cette année dans le monde devrait baisser de 25% comparé à 2014.
 
Schlumberger n'est pas la seule parapétrolière à souffrir. La française CGG a déjà réduit l'an dernier ses effectifs de plus de 10%. Face à la pression de leurs clients qui réclament une baisse des prix dans un contexte de baril faible, certaines compagnies parapétrolières ont décidé de joindre leurs forces. C'est le cas des deux principaux concurrents de Schlumberger, Halliburton et Baker Hughes, dont la fusion vient d'être approuvée par leurs actionnaires.
 
Ainsi donc, si la conjoncture internationale a obligé les grandes compagnies à souffrir à travers le monde, ces compagnies doublement en Tunisie ou elles sont en plus pénalisées par le climat social caractérisé par des grèves à répétition et des blocages de la production.
 
Ce qui a causé le départ de nombreuses d’entre elles qui ont déjà quitté notre pays et les difficultés affrontés quotidiennement par ceux qui ont le choix de demeurer en espérant que les choses s’améliorent et que l’Etat retrouve son autorité.
K.B.M.